L'alliance est ouverte aux entreprises, aux représentants des pays de l'UE et aux experts concernés. Elle est facilitée par la direction générale des réseaux de communication, du contenu et de la technologie de la Commission européenne. L'Alliance s'appuie sur la stratégie européenne en matière de données du 19 février 2020. Sa création a été entérinée par les conclusions du Conseil européen des 1er et 2 octobre 2020 et par la déclaration sur le cloud européen signée par tous les États membres le 15 octobre 2020.
L'Alliance contribuera à façonner la prochaine génération de services et d'infrastructures et de cloud sécurisé, à faible émission de carbone et interopérables pour l'Europe, comme le prévoit la stratégie européenne en matière de données. Elle contribuera également aux objectifs de la boussole numérique de l'UE pour 2030.
Pour soutenir ces ambitions, le financement de l'UE pour le cloud et la périphérie sera mis à disposition dans le cadre de programmes tels que le programme pour l'Europe numérique, le dispositif « Connecter l'Europe », le Fonds européen de défense et le dispositif de redressement et de résilience acheminé par les États membres.
Une stratégie européenne pour les données
La stratégie pour les données vise à donner la priorité aux personnes dans le développement des technologies, à défendre et promouvoir les valeurs et les droits européens dans le monde numérique. Elle vise également à créer un marché unique des données qui garantira la compétitivité mondiale de l'Europe et la souveraineté des données. Les données sont une ressource essentielle pour la croissance économique, la compétitivité, l'innovation, la création d'emplois et le progrès sociétal en général.
Selon la Commision européenne, les espaces européens communs de données garantiront la disponibilité d'un plus grand nombre de données à utiliser dans l'économie et la société, tout en permettant aux entreprises et aux personnes qui génèrent les données de garder le contrôle. Les applications axées sur les données profiteront aux citoyens et aux entreprises de nombreuses façons. Elles peuvent :
- améliorer les soins de santé
- réduire les coûts des services publics
- créer de nouveaux produits et services
- améliorer la durabilité et l'efficacité énergétique
- créer des systèmes de transport plus sûrs et plus propres
La Commission a proposé un règlement sur la gouvernance européenne des données dans le cadre de sa stratégie en matière de données. Ce nouveau règlement jouera un rôle essentiel pour assurer le leadership de l'UE dans l'économie mondiale des données. Pour garantir davantage ce leadership de l'UE dans l'économie mondiale des données, la stratégie européenne pour les données prévoit de :
- adopter des mesures législatives sur la gouvernance, l'accès et la réutilisation des données. Par exemple, pour le partage des données entre entreprises et administrations dans l'intérêt public ;
- rendre les données plus largement disponibles en ouvrant des ensembles de données de grande valeur détenus par le public dans toute l'UE et en permettant leur réutilisation gratuite ;
- investir 2 milliards d'euros dans un projet européen à fort impact pour développer des infrastructures de traitement des données, des outils de partage des données, des architectures et des mécanismes de gouvernance pour un partage des données florissant et pour fédérer des infrastructures en nuage et des services connexes efficaces sur le plan énergétique et dignes de confiance ;
- permettre l'accès à des services en nuage sûrs, équitables et concurrentiels en facilitant la mise en place d'une place de marché pour les services de traitement des données et en clarifiant le cadre réglementaire applicable aux règles en matière de cloud.
Grâce à la stratégie en matière de données, les entreprises disposeront de plus de données pour innover. La Commission européenne a déjà publié un rapport sur le partage des données entre entreprises et administrations (B2G). Ce rapport, émanant d'un groupe d'experts de haut niveau, contient un ensemble de recommandations politiques, juridiques et financières qui contribueront à faire du partage de données B2G dans l'intérêt public une pratique évolutive, responsable et durable dans l'UE.
L'Alliance rassemble des entreprises, des représentants des États membres et des experts compétents. Elle renforcera la position de l'industrie de l'UE sur les technologies de pointe et de cloud computing. Elle vise à répondre aux besoins des entreprises et des administrations publiques de l'UE qui traitent des catégories de données sensibles, et a pour objectif d'accroître la position de leader de l'Europe en matière de données industrielles.
Le règlement donnera aux utilisateurs les moyens de rester maîtres de leurs données, et encouragera la création d'espaces de données européens communs dans des secteurs cruciaux. Ces secteurs comprennent la santé, l'environnement, l'énergie, l'agriculture, la mobilité, la finance, la fabrication, l'administration publique et les compétences.
Les technologies de cloud et de périphérie sont des catalyseurs essentiels de la transformation numérique de l'Europe. L'Alliance vise à rassembler les parties prenantes concernées des secteurs privé et public afin de définir conjointement des feuilles de route d'investissement stratégique pour permettre la prochaine génération de technologies informatiques hautement sécurisées, distribuées, interopérables et efficaces en termes de ressources. En outre, l'Alliance servira de plateforme d'échange sur les questions de gouvernance de l'informatique en nuage, par exemple en ce qui concerne les marchés publics de services d'informatique en cloud.
Quel sera le rôle de l'Alliance ?
Pour atteindre les objectifs susmentionnés, l'Alliance travaillera sur la liste non exclusive de tâches suivante :
- conseiller la Commission sur les exigences et les normes relatives aux services en nuage, y compris pour les marchés publics ;
- rassembler les acteurs concernés pour préparer et mettre à jour des feuilles de route d'investissement horizontales et spécifiques aux technologies sur le cloud et la périphérie ;
- fournir des recommandations pour assurer l'intégration cohérente des investissements avec ceux prévus pour le déploiement d'espaces de données européens communs dans les domaines concernés.
L'Alliance rassemble des entreprises, des représentants des États membres et des experts compétents. Elle renforcera la position de l'industrie de l'UE sur les technologies de pointe et de cloud computing. Elle vise à répondre aux besoins des entreprises et des administrations publiques de l'UE qui traitent des catégories de données sensibles, et a pour objectif d'accroître la position de leader de l'Europe en matière de données industrielles.
Les technologies de cloud et de périphérie sont des catalyseurs d'innovation stratégiques pour l'adoption de technologies émergentes, telles que l'intelligence artificielle, l'internet des objets et la 5G. Elles fournissent l'infrastructure pour des cas d'utilisation très innovants. L'Europe doit renforcer la position de l'industrie européenne sur les technologies du cloud et de la périphérie.
Le « Vieux Continent » n’est pas à son premier projet animé par l’intention de briser la domination des entreprises américaines en matière de cloud computing, l’Europe lance à l’initiative franco-allemande, GAIA-X, un projet de développement d'une infrastructure de données efficace, compétitive, sécurisée et fiable. Le 30 novembre, Yann Léchelle, PDG de Scaleway a annoncé son retrait du projet GAIA-X.
« Le 18 novembre dernier, nous avons annoncé que notre entreprise ne renouvellerait pas son adhésion au projet GAIA-X en 2022. Les objectifs de l’Association, quoique louables au départ, sont de plus en plus détournés et contrariés par un paradoxe de polarisation ayant pour conséquence de renforcer le statu quo, c’est-à-dire une concurrence déséquilibrée. Scaleway choisit de consacrer son temps, ses capitaux et son attention à améliorer son offre multicloud, un facteur clé pour une véritable réversibilité et ouverture », a déclaré Yann Léchelle.
« Nous n'avons pas de temps à perdre à jouer aux échecs... ni l’envie de prolonger le statu quo. Les premiers mois du projet GAIA-X ont été caractérisés par une importante incompréhension quant à sa portée et ses objectifs : certains l'ont décrit comme un "Airbus du cloud", d'autres ont pensé qu'il opérerait un "cloud souverain", d'autres encore parlaient d'une ''fédération d'offres de cloud'' », indique le PDG de Scaleway, Yann Léchelle.
Scaleway a prévenu qu’elle quitterait le navire GAIA-X, si des entreprises non-européennes étaient autorisées à participer à la gouvernance du Board. Quelques mois plus tard, en avril 2021, lorsque le conseil d'administration a dû valider les candidatures de ceux que l'on appelle les « day-one members » (ayant postulé entre Q3-2020 et Q1-2021), la même question s'est à nouveau posée : fallait-il accepter tous les candidats internationaux ? C’est un fait, les acteurs non-européens, ayant une emprise (très, trop forte parfois) sur les marchés européens, étaient légitimes pour rejoindre GAIA-X.
L’entreprise dirigée par Yann Léchelle voulait éviter une situation où les entreprises non-européennes pourraient, plus tard, prétendre être des actionnaires clés, à travers GAIA-X, à la souveraineté numérique européenne. « En voyant comment GAIA-X a fait la publicité de la contribution de Huawei (Europe) à la souveraineté numérique sur Twitter il y a quelques jours, ou en considérant la structure de parrainage du dernier sommet GAIA-X en novembre, je suis triste de constater que la réalité nous a donné raison », déclare Yann Léchelle.
Pour ce projet d’alliance, il importe de préciser que « l’Alliance sera exclusivement ouverte à la participation des entreprises qui ont un représentant légal établi dans l’Union européenne. Les entités qui sont soumises au contrôle d’un pays tiers devront fournir des preuves supplémentaires des mesures juridiques, organisationnelles et techniques qu’elles ont prises pour assurer le plein respect du cadre de protection des données de l’UE ».
Source : Commission européenne
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