
Rappelons que Microsoft a fait l'objet d’un grief antitrust en Europe concernant ses services de cloud computing. En début d'année, la société française OVHcloud a déposé une plainte selon laquelle Microsoft abuse de sa position pour nuire à la concurrence, ajoutant aux récentes critiques sur les pratiques concurrentielles d'une société qui a largement évité l'examen réglementaire récent visant les géants technologiques rivaux.
Selon le billet de Nicole Dezen, les nouvelles conditions de licence permettront aux entreprises clientes de Microsoft d'intégrer plus facilement les logiciels Microsoft dans une infrastructure non Microsoft et de faire évoluer le coût et la taille de leurs systèmes Microsoft ou de ceux de leurs clients sur leur propre matériel.
Toutefois, Microsoft tient à préciser une chose : son contrat de licence pour fournisseurs de services (SPLA) était destiné aux clients qui proposent un hébergement « à partir de leurs propres centres de données », et non à l'achat de licences Microsoft pour « héberger sur les centres de données d'autres personnes ». Pour « renforcer l'écosystème des hébergeurs. » Microsoft va supprimer la possibilité d'externaliser vers Alibaba, Amazon Web Services, Google, le cloud Azure de Microsoft, ou toute autre personne utilisant ces sociétés dans le cadre de son hébergement.
Voici précisément ce à quoi les hébergeurs et les clients peuvent s'attendre plus tard cette année :
Plus de flexibilité et d'options pour l'externalisation des logiciels : Microsoft introduira un nouvel avantage de virtualisation flexible pour les clients qui élargira considérablement leur choix en matière d'externalisation. Dans le cadre de cet avantage, les clients disposant de licences d'assurance logicielle ou d'abonnement pourront utiliser leurs propres logiciels sous licence pour créer et/ou installer des solutions et les exécuter sur n'importe quelle infrastructure d'externalisation « à l'exception d’Alibaba, Amazon Web Services, Google ».
Cela donne aux partenaires qui proposent l'externalisation de l'infrastructure la possibilité d'héberger les solutions des clients sur des configurations matérielles plus flexibles, et permet aux partenaires d'hébergement qui vendent de l'hébergement avec licence incluse (comme Windows Server dans le cadre de contrats de licence de fournisseur de services, ou SPLA) de permettre à leurs clients d'installer des produits sous licence du client, comme SQL Server, Microsoft 365 Apps, et plus, sur leurs solutions hébergées.
Introduction de nouvelles licences de noyau virtuel Windows Server : inclus dans l'avantage de la virtualisation flexible, Microsoft souhaite également proposer Windows Server dans un modèle de licence compatible avec l'externalisation de serveurs partagés. À cet effet, elle annonce l’introduction d’une option de licence pour Windows Server sur la base d'un noyau virtuel.
Aujourd'hui, Windows Server est concédé sous licence par cœur physique, ce qui signifie que les clients doivent avoir accès au matériel du serveur physique pour s'assurer qu'ils ont suffisamment de licences Windows Server pour couvrir tous les cœurs physiques de la machine. Avec l'option de licence par cœur virtuel, les clients peuvent choisir de concéder des licences Windows Server en fonction du nombre de cœurs virtuels qu'ils utilisent dans les machines virtuelles, ce qui facilite la concession de licences Windows Server en cas de virtualisation ou d'externalisation.
Selon Microsoft, ce changement aidera les fournisseurs de cloud à attirer les clients ayant des charges de travail Windows Server héritées en leur permettant de déplacer ces charges de travail des serveurs sur site vers le cloud.
Simplification de la manière dont les clients peuvent virtualiser Windows 10 ou Windows 11 avec Microsoft 365 : Tout utilisateur disposant d'une licence Microsoft 365 F3, Microsoft 365 E3 ou Microsoft 365 E5 pourra virtualiser Windows 10 ou Windows 11 sur ses propres serveurs ou sur ceux de ses sous-traitants (à l'exception des fournisseurs répertoriés), que le périphérique principal de l'utilisateur dispose ou non d'un système d'exploitation qualifiant, les utilisateurs doivent toujours disposer d'un périphérique principal équipé d'un système d'exploitation éligible pour exécuter Windows 10/Windows 11 Enterprise en local sur leurs PC (QOS), par exemple Windows 11 Pro et sans avoir besoin de licences supplémentaires.
Aujourd'hui, les utilisateurs de Microsoft 365 qui ne disposent pas d'un appareil principal avec un QOS doivent également acquérir une licence complémentaire VDA pour virtualiser Windows 10 ou Windows 11. Après le 1er octobre 2022, nous supprimons cette exigence pour les utilisateurs de Microsoft 365 F3, Microsoft 365 E3 et Microsoft 365 E5, simplifions nos règles de licence et offrons aux clients plus de choix et de flexibilité pour virtualiser Windows 10 ou Windows 11.
Windows VDA est un abonnement basé sur les appareils conçu pour aider les les organisations à obtenir des licences pour les périphériques qui ne sont pas éligibles pour Windows Client SA, tels que les clients légers et les PC appartenant aux entrepreneurs, afin que ces appareils puissent accéder à un bureau virtuel. Windows VDA est disponible pour 100 dollars/an/appareil par le biais de tous les principaux programmes Microsoft Volume Licensing (VL).
Les concurrents de Microsoft se sont exprimés
Amazon et Google se sont exprimés et ne pensent pas que Microsoft montre un nouveau visage, moins anticoncurrentiel. « Microsoft redouble maintenant les mêmes pratiques néfastes en mettant en œuvre encore plus de restrictions dans une tentative déloyale de limiter la concurrence à laquelle il est confronté - plutôt que d'écouter ses clients et de rétablir des licences de logiciels équitables dans le cloud pour tout le monde », a déclaré un porte-parole d'Amazon.
Marcus Jadotte, vice-président chargé des affaires gouvernementales et de la politique chez Google Cloud, a tweeté : « La promesse du cloud est une informatique flexible et élastique, sans contraintes contractuelles. Les clients doivent pouvoir passer librement d'une plateforme à l'autre et choisir la technologie qui leur convient le mieux, plutôt que celle qui convient le mieux à Microsoft. »
« Chez Google Cloud, nous sommes convaincus de l'importance de l'ouverture et nous continuons à gagner la confiance de nos clients en faisant valoir la sécurité, le coût et les avantages de l'utilisation de plusieurs fournisseurs de services cloud. Nous invitons tous les fournisseurs de services cloud à éviter de verrouiller leurs clients et à se faire concurrence sur les mérites de leurs technologies », poursuit-il.
Microsoft décrit ses changements de licence à venir comme étant « une réponse aux griefs de ses partenaires », sans mentionner les changements de licence qu'elle a effectués précédemment et qui ont suscité un examen antitrust de l'UE. Cette concurrence déloyale (selon la pensée réglementaire de la Commission européenne, du moins) a apparemment commencé avec les changements de licence d'externalisation que Microsoft a apportés en 2019.
Les modifications apportées aux conditions de licence de Microsoft en octobre 2019 ont augmenté le prix de l'exécution des services Microsoft sur une infrastructure « hyperscale » non Microsoft. Le fournisseur Azure de Microsoft était inclus dans la liste des prix plus élevés, mais les clients auraient reçu souvent un rabais distinct qui compensait une grande partie de l'augmentation.
En mai de cette année, Microsoft a promis d'atténuer les pratiques déloyales de l'Europe en...
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