Hasan Ibraheem, un jeune homme de 23 ans, né en Syrie et élevé en Virginie occidentale, fait partie des 28 employés contestataires licenciés par Google la semaine dernière. Pour cause, ils ont pris d'assaut les bureaux de l'entreprise à New York et à Sunnyvale, en Californie, avant d'organiser un sit-in de protestation qui a été retransmis en direct sur différentes plateformes, dont X. Ils protestaient contre le projet Nimbus, un contrat de 1,2 milliard de dollars dans le cadre duquel Google et Amazon s'engagent à fournir des services cloud et d'IA au gouvernement et à l'armée israéliens. L'accord a été conclu en 2021.
[tweet]<blockquote class="twitter-tweet"><p lang="en" dir="ltr">BREAKING—DOZENS OF <a href="https://twitter.com/Google?ref_src=twsrc%5Etfw">@GOOGLE</a> WORKERS LEAD HISTORIC COAST TO COAST-INS AT <a href="https://twitter.com/googlecloud?ref_src=twsrc%5Etfw">@GOOGLECLOUD</a> CEO THOMAS KURIAN’S OFFICE IN SUNNYVALE & <a href="https://twitter.com/Google?ref_src=twsrc%5Etfw">@GOOGLE</a>’s NYC 10TH FLOOR COMMONS. They refuse to leave until <a href="https://twitter.com/Google?ref_src=twsrc%5Etfw">@google</a> stops powering the genocide in Gaza <br><br> LIVESTREAM: <a href="https://t.co/uUiPbr3oDz">https://t.co/uUiPbr3oDz</a> <a href="https://t.co/vCkInh0769">pic.twitter.com/vCkInh0769</a></p>— No Tech For Apartheid (@NoTechApartheid) <a href="https://twitter.com/NoTechApartheid/status/1780278895058518468?ref_src=twsrc%5Etfw">April 16, 2024</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>[/tweet]
Le contrat d'Ibraheem chez Google représentait son tout premier emploi à la sortie de l'université. Dans une interview accordée à Marisa Kabas, du site The Handbasket, Ibraheem a est revenu sur le déroulement des événements qui ont conduit à son arrestation, puis à son licenciement. Lors de l'interview, il a défendu l'action menée par son équipe afin de faire entendre leurs voix. Il a également accusé Google d'avoir usé d'un stratagème pour les faire arrêter pour "intrusion dans une propriété privée" avant de les licencier pour "perturbation du lieu de travail et mise en danger des collègues". Voici ce qu'il dit à ce sujet :
Envoyé par Hasan Ibraheem
Dans un mémo interne, Chris Rackow, responsable de la sécurité mondiale chez Google, a écrit : « si vous êtes l'un des rares à être tenté de penser que nous allons négliger les comportements qui violent nos politiques, détrompez-vous ». Commentant ce passage, Ibraheem a déclaré qu'il s'agit d'une menace à peine voilée. « C'est sans aucun doute une menace. Ils disent simplement : "hé, n'osez même pas penser que vous pouvez faire ce que ces gens ont fait" ». Ibraheem a déclaré lors de l'interview que d'autres employés de Google lui ont confié avoir trouvé le courriel de Rackow menaçant. Notamment, Ibraheem a déclaré :
Envoyé par Hasan Ibraheem
Le projet Nimbus est perçu comme un soutien à l'armée israélienne, qui est actuellement engagée dans un conflit controversé contre le Hamas dans l'enclave palestinienne de Gaza. Même les estimations les plus prudentes font état d'au moins 30 000 morts dans la guerre actuelle entre Israël et le Hamas, et de nombreuses personnes (y compris de nombreux Israéliens) critiquent la réticence d'Israël à mettre fin à son offensive. Pour en revenir à Google, le projet Nimbus lui-même remonte au moins à 2021. Il est controversé depuis lors et de nombreux critiques affirment avoir subi des représailles ou poussé vers la sortie.
Certains travailleurs ne partagent toutefois pas l'avis d'Ibraheem et critiquent l'action du groupe. « Je blâme Google pour avoir favorisé un environnement dans lequel ces employés pensaient sincèrement qu'ils pouvaient passer leur temps de travail à défendre des causes sociales et à organiser des manifestations tout en conservant leur emploi et en encaissant leur salaire. Google n'est pas "fasciste" pour vous avoir licencié parce que vous vous êtes barricadé dans le bureau du directeur technique, que vous avez intimidé et menacé vos collègues et que vous avez diffusé toute cette mascarade en direct », a écrit un critique.
Il a ajouté : « votre travail en entreprise n'est pas une démocratie. Si l'entreprise continue à faire le ménage et revient à sa mission, il y a peut-être encore de l'espoir pour elle ». Le coup de projecteur de mardi est encore moins flatteur pour Google que les récentes débâcles de son modèle d'IA Gemini.
Source : Marisa Kabas, The Handbasket
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Que pensez-vous des accusations portées par Hasan Ibraheem contre Google ?
La réponse de Google est-elle disproportionnée ? Cela a-t-il un quelconque rapport avec le fascisme ?
Selon vous, les travailleurs ont-ils le droit de protester contre les choix de leurs employeurs ? Pourquoi ?
Les employés sont-ils en droit de traiter des questions politiques pendant leurs heures de travail ?
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