
En seulement quatre ans, la consommation électrique des centres de données de Google a plus que doublé. Le dernier rapport environnemental 2025 de l'entreprise a révélé qu'en 2024, ses centres de données ont consommé près de 31 millions (ou 30,8 millions pour être exact) de mégawattheures d'électricité alors que leur consommation était inférieure de plus de moitié en 2020. Cette forte augmentation reflète les besoins croissants de l'entreprise en puissance de calcul, à mesure que ses services numériques continuent de se développer.
Dans son précédent rapport environnemental, Google a accusé l'intelligence artificielle (IA) d'être à l'origine de l'augmentation massive de ses émissions de carbone, car selon l'entreprise, la demande en IA impose des centres de données gourmands en énergie. Google a également reconnu dans le rapport que ses émissions de carbone en 2023 ont augmenté de 13 % par rapport à l'année précédente, compromettant ainsi son objectif de zéro émission nette d'ici 2030.
Toujours selon le rapport environnemental de 2024, les émissions de carbone de Google ont augmenté de près de 50 % depuis 2019, malgré son engagement à atteindre la neutralité carbone dans l'ensemble de ses activités. Rien qu'en 2023, la consommation électrique des centres de données de Google a bondi de 17 %, contribuant à 25 % des émissions totales, tandis que les activités de la chaîne d'approvisionnement représentaient les 75 % restants.
La majeure partie de l'énergie consommée par Google est désormais utilisée par ses centres de données
La demande croissante en électricité de Google est presque entièrement liée à ses centres de données. En 2024, la consommation des centres de données de Google représentaient plus de 95 % de la consommation totale d'énergie de l'entreprise.
Bien que Google n'ait commencé à publier des chiffres détaillés sur la consommation énergétique de ses centres de données qu'en 2020, l'examen de la part énergétique au fil des ans suggère qu'en 2014, ses centres ont probablement consommé un peu plus de 4 millions de mégawattheures. Cela représente une multiplication par sept en seulement dix ans.
Les gains d'efficacité ralentissent
Google a réalisé d'importants progrès en matière d'efficacité énergétique de ses centres de données. Par le passé, ces améliorations ont permis à l'entreprise de réduire ses déchets. Mais récemment, il est devenu plus difficile d'obtenir des améliorations.
L'indicateur d'efficacité énergétique de Google, qui mesure l'efficacité de l'utilisation de l'électricité, n'a pratiquement pas progressé l'année dernière. Google semble avoir atteint désormais les limites de ce que ses systèmes existants peuvent économiser.
Développer de nouvelles sources d'énergie
Afin de répondre à la demande croissante en énergie tout en respectant son engagement à utiliser une électricité propre, Google investit dans diverses options énergétiques. L'entreprise se concentre sur l'énergie géothermique, les projets solaires, ainsi que la fission et la fusion nucléaires.
L'énergie géothermique, qui puise la chaleur dans le sous-sol, pourrait devenir une solution fiable car elle n'est pas affectée par les conditions météorologiques. Google soutient cette technologie en collaborant avec des entreprises qui visent à développer des projets géothermiques dans davantage de régions.
Dans le domaine du nucléaire, Google a élaboré des plans à long terme pour acheter de l'électricité à de nouvelles centrales électriques. L'entreprise s'est engagée à acheter des centaines de mégawatts à une centrale à fusion qui devrait entrer en service au début des années 2030. Elle a également pris des dispositions pour s'approvisionner en électricité auprès de petits réacteurs à fission développés par une start-up. Ces sources d'énergie nucléaire ne seront toutefois pas disponibles avant plusieurs années.
Les énergies renouvelables sont l'option la plus rapide pour l'instant
En attendant la mise en service de nouveaux projets nucléaires, Google s'est empressé de s'assurer des sources d'énergie renouvelable pouvant être utilisées plus rapidement. Au début de l'année 2025, l'entreprise a conclu des accords dans le domaine de l'énergie solaire en Oklahoma et en Caroline du Sud. Au total, Google travaille actuellement avec des partenaires au développement de plusieurs grandes centrales électriques sans émissions de carbone, avec des investissements prévus atteignant plusieurs milliards de dollars.
L'énergie solaire et éolienne, associées au stockage par batterie, restent les moyens les plus rapides d'ajouter de l'énergie propre avant la fin de la décennie. La construction de nouvelles centrales nucléaires nécessite des années d'autorisations et de travaux. Même l'ajout de turbines à gaz naturel est désormais confronté à de longues listes d'attente.
Bien que Google ait acheté suffisamment d'énergie renouvelable pour couvrir sa consommation annuelle d'électricité sur le papier, cela ne signifie pas pour autant que l'énergie sans carbone soit toujours disponible là où et quand elle est nécessaire. Adapter l'approvisionnement en énergie à la consommation réelle à chaque heure et dans chaque région reste un défi de taille.
Atteindre une alimentation électrique sans carbone 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 reste difficile
Jusqu'à présent, Google a réussi à alimenter environ deux tiers de ses centres de données en électricité sans carbone, calculée sur une base horaire. Mais cette moyenne cache d'importantes différences entre les sites. En Amérique latine, l'énergie propre a couvert la plupart des besoins de Google en 2024, tandis que ses centres de données au Moyen-Orient et en Afrique dépendent encore fortement des sources d'énergie conventionnelles.
Ces progrès inégaux expliquent en partie pourquoi Google continue de soutenir des solutions énergétiques à long terme telles que la fission et la fusion nucléaires. L'alimentation complète de ses centres de données en énergie propre 24 heures sur 24, partout où ils sont implantés, dépendra probablement de la réussite de ces projets dans les années à venir.
Google prévoit également un investissement de 20 milliards de dollars dans les énergies renouvelables et la modernisation des réseaux pour les centres de données d'IA. Cette stratégie intervient alors que les charges de travail liées à l'IA devraient entraîner une croissance annuelle de 44,7 % de la consommation d'énergie d'ici 2027. Google vise ainsi un financement à 100 % de la mise à niveau du réseau et le lancement d'initiatives en faveur des énergies propres à partir de 2026.
Source : Rapport environnemental 2025 de Google
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