À l'instar de nombreux grands acteurs technologiques, Google s'est engagé à devenir plus écologique. Le géant de l’Internet a déjà annoncé avoir utilisé 100 % d'énergies renouvelables pour alimenter tous ses bureaux et Datacenter en 2017. Mais il ne compte pas s’arrêter là. Et pour mesurer sa progression d'utilisation des énergies renouvelables, Google Cloud a présenté, mercredi, un nouvel indice, accessible au public, qui donne une indication de l'approvisionnement en énergie sans émission de carbone des régions Cloud à travers le monde.
Dans la poursuite de son objectif de gérer son entreprise avec des énergies sans carbone tout au long de l'année, d'ici 2030, Google a décidé de publier sa progression d'utilisation des énergies renouvelables auprès de tous ses clients. Ainsi, les entreprises pourront se connecter à des centres de données Google Cloud en fonction de l'énergie sans carbone qui les alimente, grâce à un indice d'approvisionnement en énergies sans émission de CO2.
Pour mesurer sa progression d'utilisation des énergies renouvelables, Google Cloud utilise cet indice qui représente le pourcentage d'énergie sans carbone (Carbon-Free Energy Percentage, ou CFE%), un indicateur qui permet de connaître le pourcentage moyen d'énergie sans carbone consommée dans un endroit donné sur une base horaire. En d'autres termes, cet indice donne au client une idée du pourcentage de temps moyen durant lequel son application pourra fonctionner sans énergie fossile.
Appelé CFE%, ce chiffre reflète le mélange moyen d'énergie sans carbone et de combustibles fossiles utilisés pour alimenter les centres de données de Google dans chaque région. Plus le pourcentage est élevé, plus la quantité d'énergie sans carbone utilisée est importante. En d'autres termes, un pourcentage d'énergie sans carbone élevé indique que la région est plus "verte". En revanche, une région moins bien notée compte plus d'heures dans l'année qui nécessitent une énergie basée sur des combustibles fossiles.
La connaissance de cette donnée est importante dans la mesure où l'argument écologique et le poids communicationnel poussent aujourd'hui de nombreuses entreprises à multiplier les initiatives vertes. Se vanter de faire transiter ses produits par un data center « propre » représente donc une réelle opportunité, que la division Cloud de Google est en train de rendre possible. Chaque région de la Google Cloud sera ainsi alimentée par une proportion à la hausse d'énergies sans carbone. Et ce, en lieu et place des énergies fossiles.
Certaines régions de Google Cloud sont déjà grandement converties aux énergies renouvelables. La région us-west1 (Oregon, États-Unis), par exemple, a un CFE% ou taux d'utilisation des énergies renouvelables de 89 %, ce qui signifie que les applications des centres de données de la région fonctionnent, en moyenne, avec de l'énergie sans carbone largement au-dessus de la moitié du temps. Google enregistre un CFE% de 87 % du côté de Sao Paulo (région southamerica-east1), et de 77 % en Finlande (europe-north1). Le CFE% de Londres, est de 54 %. Sur les 24 régions que compte Google Cloud, 16 ont déjà attesté fournir au moins une part de leur énergie sans carbone, d’après Google.
Le taux d'efficacité énergétique a été calculé pour chaque heure dans les régions où Google est présent, en fonction de la quantité d'énergie sans carbone produite sur le réseau local à un moment donné, ainsi que de la quantité d'énergie renouvelable achetée par le géant de la recherche. Les horaires moyens ont été agrégés pour chaque région et sont désormais disponibles en ligne et dans un dépôt GitHub.
Google partage également l'intensité carbone du réseau de ses régions de Cloud, qui correspond aux émissions moyennes générées par le réseau local lorsqu'il est nécessaire d'utiliser de l'énergie fossile. Les intensités en carbone varient fortement d'un réseau à l'autre, et donnent une meilleure idée de la durabilité d'une région donnée. Par exemple, Francfort et les Pays-Bas ont des scores CFE% similaires (61 %), mais les Pays-Bas ont un facteur d'émissions plus élevé, ce qui signifie que la région a globalement une plus grande empreinte carbone.
Objectif zéro carbone à l'horizon 2030
De grandes entreprises numériques, comme l'éditeur Salesforce, font déjà en sorte de « décarboner » les services proposés aux clients. « Avec le nouveau pourcentage d'énergie sans carbone de Google, Salesforce peut prioriser les emplacements qui maximisent l'énergie sans émission de carbone, réduisant ainsi notre empreinte alors que nous continuons à fournir à tous nos clients un Cloud neutre en carbone chaque jour », a commenté le vice-président du développement durable chez Salesforce Patrick Flynn.
La publication de données actualisées sur la durabilité des régions Cloud fait partie d'un engagement plus large de Google pour lutter contre le changement climatique. Depuis 2017, la société de recherche a assorti 100 % de sa consommation mondiale d'électricité d'énergie solaire et éolienne, mais cela ne veut pas dire que les centres de données de Google fonctionnent à l'énergie renouvelable chaque heure de chaque jour.
Google calcule plutôt la quantité totale d'électricité consommée par les installations de l'entreprise au cours d'une année et achète la même quantité d'électricité à partir de sources sans carbone pour les 12 mois suivants. Au quotidien, cependant, les bâtiments comme les centres de données sont alimentés par des réseaux électriques locaux, et lorsque le soleil ne brille pas ou que le vent ne souffle pas, les sources d'énergie fossiles interviennent.
Google a annoncé en septembre dernier son intention de gérer ses opérations uniquement avec une énergie sans carbone partout et à tout moment d'ici 2030 – un objectif ambitieux qui nécessitera de nouvelles technologies et des mesures strictes des progrès réalisés.
« La décarbonisation complète de l'approvisionnement en électricité de nos centres de données est la prochaine étape essentielle pour réaliser un avenir sans carbone », affirme l'équipe de la division Cloud de Google. « Sur la voie de la réalisation de cet objectif, chaque région Cloud de Google sera alimentée par un mélange de plus en plus d'énergies sans carbone et de moins en moins d'énergies d'origine fossile. Nous mesurons nos progrès sur cette voie avec notre pourcentage d'énergie sans carbone ».
Le développement d'une mesure telle que le CFE% est donc un premier pas vers la transparence et la responsabilité. Sur la base des données disponibles à ce jour, il semble toutefois que Google ait encore du chemin à parcourir avant de parvenir à une décarbonisation 24 heures sur 24. Les écarts entre les différentes régions Cloud sont importants, allant du score de 3 % à Singapour jusqu'au CFE% de 89 % dans l'Oregon. Un centre de données de l'entreprise situé à Hamina en Finlande a pu faire correspondre la quasi-totalité (97 %) de sa consommation d'électricité à des sources sans carbone, sur une base horaire.
« Nous partageons ces données afin que vous, comme Salesforce, puissiez intégrer les émissions de carbone dans les décisions relatives à l'emplacement de vos services sur notre infrastructure », lit-on dans le billet de Google Cloud. « Comme nous nous efforçons d'augmenter le CFE% pour chacune de nos régions Google Cloud, vous pouvez profiter des emplacements avec un pourcentage plus élevé d'énergie sans carbone ».
Si les entreprises ont désormais le choix de s'orienter vers des emplacements opérant avec le moins d'énergies fossiles, les possibilités ne sont cependant pas illimitées. Chaque entreprise possède son lot d'exigences bien particulières, notamment en termes de localisation, de performance et de redondance des données.
Sources : Google Cloud (1 & 2)
Et vous ?
Quel commentaire faites-vous du nouvel indice pourcentage d'énergie sans carbone (CFE%) de Google Cloud ?
L’objectif de Google, c’est d’atteindre un CFE% égal à 100 % dans toutes les régions Cloud d’ici 2030. Que pensez-vous de cet objectif ?
Voir aussi :
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Le , par Stan Adkens
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