Les gouvernements européens commencent de plus en plus à envisager leur souveraineté numérique et veulent s'éloigner des solutions de Cloud computing des grandes entreprises étrangères. En réponse à l'escalade des tensions commerciales, notamment suite au récent litige concernant une taxe numérique en France, l'introduction du RGPD et les contestations judiciaires de la CLOUD Act américaine (Clarifyng Lawful Overseas Use of Data Act, une loi américaine qui permet aux autorités judiciaires d'accéder aux données électroniques de cloud computing stockées à l’étranger par les entreprises américaines, dans le cadre de procédures pénales), le ministère de l’Intérieur français, le ministre néerlandais de l’Éducation, les agences du gouvernement suédois ont rejoint l'exécutif allemand pour « abandonner les solutions de cloud computing américaines et déployer à la place [cette] solution de cloud privé de conception européenne ».
Ministère français de l'intérieur
Au cours de la dernière année, le ministère français de l'Intérieur a évalué la mise en place d'un cloud computing interne et prépare actuellement le déploiement d'un Nextcloud prêt à être utilisé en production, conçu pour s'adapter aux 300 000 employés du ministère. Ces utilisateurs auront accès à des échanges de fichiers faciles et sécurisés avec un accès mobile, via un ordinateur et au Web ainsi qu'une édition collaborative en temps réel de documents.
Thierry Markwitz, sous-directeur des infrastructures cloud computing au ministère de l’Interieur a déclaré :
« Le gouvernement français se soucie profondément de la sécurité des données de ses citoyens et de ses employés. Avec la plateforme de collaboration de contenu cloud computing sur site Nextcloud, nous avons opté pour une solution sécurisée et facile à utiliser du fournisseur européen ».
Pour le ministère français de l'Intérieur, la sécurité du cloud computing était clairement très importante, ce qui constitue bien entendu un avantage clé de Nextcloud. Comme d’autres grandes entreprises utilisant Nextcloud, le ministère a réalisé un audit de sécurité interne et une certification interne approfondis. Les équipes de Nextcloud ont assisté à ces audits, répondu à de nombreuses questions relatives à la sécurité du cloud computing et continuent de le faire régulièrement au fur et à mesure que la base de code de Nextcloud évolue.
Gouvernement fédéral allemand
Selon le gouvernement fédéral allemand, ITZBund:
« Nextcloud fournit aux utilisateurs une solution moderne, conviviale et orientée productivité qui permet une collaboration et une communication en ligne et mobiles efficaces. ITZBund fournit désormais une solution open source sur site proposée par un fournisseur allemand pour garder le contrôle de ses propres données ».
Après avoir lancé un projet pilote pour environ 5000 utilisateurs testant la fonctionnalité et la fiabilité du service, ITZBund a commencé à déployer Nextcloud pour les quelque 300 000 employés de l’ensemble du gouvernement fédéral allemand. Des exigences de sécurité strictes étaient cruciales pour choisir Nextcloud comme solution de synchronisation et de partage de fichiers. Une autre préoccupation importante était l'évolutivité en termes de grand nombre d'utilisateurs et d'extensibilité avec des fonctionnalités supplémentaires, pour lesquelles Nextcloud propose son concept d'applications avec plus de 200 applications disponibles dans sa boutique d'applications.
Le ministère français de l'Intérieur et le Bundescloud allemand hébergent Nextcloud en interne et le conservent sur leur réseau interne, « cela signifie qu’il n’est pas possible d’y accéder depuis l’extérieur et que tout travail effectué se fait sur site ».
Gouvernement suédois
Comme l'a noté le service national suédois des achats:
« La nécessité pour la Suède en tant que pays de contrôler ses informations et les conséquences de ne pas y avoir accès devraient être examinées sous l'angle de la sécurité et de la souveraineté nationales. En cas de crise ou de conflit international, la volonté et la capacité d'autres pays d'accéder, de manipuler ou de refuser l'accès à des informations gérées par un fournisseur de services devraient être prises en compte ».
Försäkringskassan, l'Agence suédoise des assurances sociales, travaille au développement de fonctionnalités utilisateur pour des éléments tels que le stockage de fichiers de services de messagerie internes, chiffrés de bout en bout et autohébergés.
« L'incertitude sur la manière dont le secteur public peut utiliser les services de cloud computing crée des problèmes », a déclaré Mikael Norberg, DSI de Försäkringskassan.
Source : Nextcloud
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Des ministères français, suédois et allemands se tournent vers une solution européenne de cloud computing,
Afin d'abandonner progressivement les solutions étrangères
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Le , par Stéphane le calme
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