Deux semaines après l'incident, l'entreprise travaille d'arrache-pied pour qu'enfin tous ses datacenters soient de nouveau en service. Du moins, ceux qui sont encore utilisables, notamment SBG3 et SGB4 qui n'ont pas été touchés par le feu. Le datacenter SBG2 a été entièrement détruit, donc irrécupérable. Quant au datacenter SBG1, il a été en partie touché. Et avec l'épaisse nuée de fumée qui s'y est dégagée il y a quelques jours, OVHcloud n'est pas sûr de vouloir le remettre en service.
De leur côté, la police judiciaire et les experts en assurance mènent leurs enquêtes, pour faire la lumière sur les circonstances qui ont déclenché l'incendie. « Il faudra attendre des mois pour avoir les conclusions sur les causes de cet incident. Nous en communiquerons les résultats dès que nous les aurons », explique Octave Klaba dans une récente vidéo publiée sur Twitter. Vu sa promesse de tout faire désormais pour qu'une telle situation « n'arrive plus jamais », le PDG a d'OVHcloud a décidé de ne pas attendre les conclusions de l'enquête. Tentant de redorer l'image de son entreprise, il a annoncé un certain nombre de mesures, y compris la création d'un laboratoire de test pour modéliser les effets des incendies de datacenters.
Octave Klaba compte mettre sur pied un laboratoire d'essai qui étudiera les départs de feu dans les datacenters, leur modèle de propagation et les moyens les plus efficaces de les éteindre. Et les résultats de ces simulations en laboratoire, OVHcloud envisage de les partager avec les autres fournisseurs de cloud « de sorte qu’un incendie ne se reproduise plus non seulement chez nous, mais aussi dans toute la profession des datacenters », explique le PDG de l'entreprise d'hébergement Web. Il rappelle en effet qu'on n'éteint pas de la même façon un feu selon qu'il provienne des serveurs ou qu'il soit d'origine électrique.
Octave Klaba
OVHcloud a également décidé de renforcer les mesures de sécurité incendie dans tous ses datacenters et discuter avec l’ensemble de la communauté des datacenters pour faire évoluer les standards de protection. Octave Klaba voudrait par exemple changer le mode de refroidissement des salles de serveurs à l’intérieur du datacenter. Le standard aujourd’hui est le « free cooling ». Également désigné par « système de refroidissement passif », le free cooling consiste à refroidir naturellement un bâtiment tout en étant parfaitement respectueux de l'environnement, c'est-à-dire en utilisant l’air extérieur. En période de chaleur, ce procédé naturel est complété par la climatisation.
D'après Octave Klaba, OVHcloud a utilisé ce standard jusqu’en 2016, avant de passer à un système maison de refroidissement à l'eau comme pour ses serveurs. « Nous avons décidé de mettre ce procédé dans le domaine open source, l’ouvrant ainsi à tous les opérateurs de datacenters », a-t-il ajouté.
En ce qui concerne le retour à la normale, Octave Klaba promet que cela sera effectif à la fin de la semaine ou au début de la semaine prochaine. OVHcloud, qui fabrique ses propres serveurs, en a déjà produit 5000 depuis l’incident selon Octave Klaba, et devrait en faire encore entre 10 000 à 15 000 dans les deux semaines à venir. « Ces serveurs vont, selon les choix de migration des clients touchés, sur les datacenters de Roubaix, Gravelines, Francfort, Londres ou Varsovie », dit-il.
Source : Octave Klaba
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