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OVHcloud enregistre une croissance de 14% au premier semestre, soit un chiffre d'affaires de 382 M€.
L'incendie, son IPO et ses coûts d'acquisitions récentes lui ont coûté 41 M€

Le , par Stéphane le calme

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L'opérateur cloud français OVHcloud a enregistré de bons revenus pour le premier semestre de l'exercice, bien que l'incendie encore inexpliqué de son centre de données SBG2 de Strasbourg en mars dernier l'ait poussé dans le rouge. Au cours des six mois précédant le 28 février, la société a enregistré une perte d'exploitation de 21 millions d'euros, sur un chiffre d'affaires de 382 millions d'euros, contre un bénéfice d'exploitation de 20 millions d'euros pour le premier semestre 2021. Le chiffre d'affaires a augmenté de 13% par rapport au premier semestre de l'année précédente, qui s'était terminé juste avant l'incendie qui a détruit SBG2. Abordant l'impact de la guerre en Ukraine, OVHcloud a déclaré qu'il tirait environ 1,5% de ses revenus de la Russie, de la Biélorussie et de l'Ukraine, et qu'il n'avait ni personnel ni infrastructure dans aucun de ces trois pays.

Michel Paulin, PDG d'OVHcloud, a déclaré :

« Les résultats du premier semestre démontrent la capacité d'OVHcloud à délivrer une stratégie d'accélération de croissance robuste, durable et rentable. Ces résultats ont été obtenus grâce à l'engagement de tous les collaborateurs du Groupe, contribuant à la poursuite du succès dans chacun des piliers de la croissance, notamment à l'international où notre développement s'est poursuivi à un rythme soutenu.

« Forts de cette performance, nous abordons le second semestre avec confiance. Le renforcement de nos équipes et de notre écosystème, combiné à l'enrichissement rapide de notre portefeuille de solutions PaaS et à la demande accrue d'offres de cloud souverain sont autant d'atouts qui nous conduisent à relever notre objectif de croissance du chiffre d'affaires dans une fourchette de 15% à 17% pour l'exercice fiscal 2022 ».


Le chiffre d'affaires consolidé d'OVHcloud a atteint 382 millions d'euros au premier semestre 2022, en hausse de 14,3% par rapport au premier semestre 2021. Avec 71 solutions IaaS et PaaS au premier semestre 2022 et un objectif de plus de 80 solutions d'ici la fin du deuxième semestre 2022, OVHcloud continue d'enrichir son portefeuille de solutions en étroite interaction avec ses clients afin de leur proposer les solutions qui répondre au mieux à leurs besoins.

Les analystes s'intéresseront surtout aux effets de l'incendie, qui a brûlé le centre de données SBG2 le 10 mars 2021, et qui reste toujours inexpliqué un an plus tard. Ils voudront également tenir compte de l'introduction en bourse du groupe, qui a eu lieu en octobre.

Selon l'annonce financière du groupe, ces deux facteurs expliquent parfaitement la différence entre la perte d'exploitation de cette année de 21 millions d'euros et le résultat d'exploitation de l'an dernier de 20 millions d'euros pour le premier semestre 2021. L'impact combiné de l'introduction en bourse et de l'incendie de Strasbourg, ainsi que les coûts des acquisitions récentes se sont élevés à 41 millions d'euros au premier semestre de l'exercice 2022, selon le groupe.

Pour l'introduction en bourse, OVHcloud indique avoir effectué 21 millions d'euros de paiements en actions et 8 millions d'euros de frais. Elle a également versé 4 millions d'euros de compléments de prix liés à des acquisitions.

Quant à l'incendie, l'entreprise aurait fait 3 millions d'euros de « gestes commerciaux » (remboursements), dépensé 3 millions d'euros en amortissement accéléré des serveurs endommagés et payé une prime d'assurance de 2 millions d'euros. L'opération semble s'être bien déroulée. L'annonce des résultats indique que les chiffres d'affaires ont été calculés « en excluant les impacts directs de l'incident de Strasbourg ».

En septembre, un « document de transparence » déposé dans le cadre de l'introduction en bourse d'OVHcloud a averti que l'incendie pourrait coûter 105 millions d'euros à l'entreprise, bien qu'une grande partie de ce montant puisse être couverte par une assurance. Selon le document, elle a effectivement versé 61 millions d'euros d'indemnisation, mais l'assurance a couvert 58 millions d'euros, laissant les 3 millions d'euros de « gestes commerciaux » évoqués plus haut.

La société a annoncé en septembre avoir dépensé 15,8 millions d'euros pour mettre au rebut les serveurs endommagés par le feu, puis dépensé 18,4 millions d'euros pour les remplacer - des coûts qui, encore une fois, ont peut-être été couverts par une assurance. L'incendie a également entraîné des « charges exceptionnelles » de 39,2 millions d'euros, dont 32,3 millions d'euros pour des expertises, des procédures et d'éventuelles actions en responsabilité.

Coût de l'incendie

Il y a un autre gros coût potentiel non abordé ici : OVHcloud a indemnisé les clients pour la perte de son service, et non pour les pertes financières qu'ils ont subies, ou les atteintes à leur réputation, arguant que l'incendie n'était pas de sa responsabilité, mais un « cas de force majeure ».

Un certain nombre de clients soutiennent le contraire. En effet, suite à l'incendie dans l’un des datacenters de la société OVH cloud survenu dans la nuit du 9 au 10 mars 2021, de nombreux sites internet ont déploré une perte irréversible de leurs données. Que les pertes de données n’aient été que temporaires ou définitives, cet incendie a porté, dans tous les cas, un préjudice économique à plusieurs milliers de sociétés.

Aussi, 140 entreprises se sont regroupées avec le spécialiste juridique Ziegler Associes dans une action collective réclamant 12 millions d'euros de dommages et intérêts. Ziegler a calculé les pertes subies par les clients individuels et doit remettre sa réclamation sous peu, après quoi OVHcloud devra soit régler, soit porter l'affaire devant les tribunaux.


Le résultat de cet argument dépendra de la question de savoir si OVHcloud est jugé responsable de la manière dont il a exploité son centre de données ou de la manière dont il a vendu ses services - si les clients avaient raison de s'attendre à disposer de sauvegardes fiables ou non.

Cette dernière question sera tranchée par les avocats, mais la première reste indécidable, car OVHcloud n'a toujours pas publié de rapport d'incendie détaillé, plus d'un an après l'incident, malgré les premières promesses de le faire.

L'entreprise affirme actuellement qu'elle n'est pas en mesure de publier des détails, en raison de « l'implication des autorités françaises, des compagnies d'assurance, etc. »

En mars, l'enquête des sapeur-pompiers du Bas-Rhin a été publié.

Le rapport souligne les défaillances dans le système de sécurité du bâtiment. Le bâtiment n’était notamment pas équipé d’un dispositif de coupure de l’électricité selon ce rapport : « la pérennité de l'alimentation électrique est un enjeu fort pour ce type d'exploitation. La conception intrinsèque de l'activité est faite pour éviter les coupures d'électricité. Deux niveaux de groupes électrogènes sont prévus pour palier une défaillance du réseau. Aucun organe de coupure d'urgence n'existe (choix de stratégie économique de l'entreprise) ».

Les pompiers n'ont pas pu couper l'électricité ni dans le local en flamme ni sur le site ce qui a favorisé la propagation de l'incendie.

Les pompiers évoquent également l'absence de système d'extinction automatique, le site misant sur une détection précoce et une alerte rapide des secours.

Autre défaillance : le fait que la direction d'OVH n'avait pas inscrit le site sur la liste des établissements répertoriés comme sensibles. Enfin, la présence d'une seule bouche d'incendie dans ce quartier du port autonome de Strasbourg.


L'incident déplorable a mis hors ligne environ 3,6 millions de sites Web répartis sur 464 000 domaines distincts. Octave Klaba n'a pas tardé à faire une sortie vidéo pour présenter ses excuses et expliquer à ses clients ce qui aurait déclenché le feu. On retient surtout que le patron d'OVHCloud a promis tirer des enseignements de ce sinistre et tout faire désormais pour qu'une telle situation « n'arrive plus jamais ».

Pourtant, dix jours après le feu qui a détruit un des quatre datacenters d'OVHcloud, certains médias ont annoncé un nouvel incendie sur le site de Strasbourg du français. Heureusement, la situation a rapidement été maitrisée.

Pour le cabinet Ziegler & Associés, si un accord à l'amiable n'est pas trouvé en termes de préjudice et d'indemnisation, l'affaire prendrait le chemin du tribunal de commerce. « L'objectif est de démontrer que la situation d'OVH n'est plus tenable, et qu'elle devra passer par une discussion amiable si elle ne veut pas un procès perdant », a indiqué Jocelyn Ziegler.

« Les organismes qui ont rejoint le recours collectif en ont assez de la réaction d'OVH. La plupart ont reçu des courriers dans lesquels le groupe indique qu'il se dégage de sa responsabilité ou se limite à une clause de limitation de responsabilité. Ils demandent à OVH de reconnaître le préjudice et les indemniser », a déclaré Ziegler.

Il faut dire que le 16 mars 2021, le PDG d’OVH avait annoncé que les clients bénéficieraient de trois mois gratuits en cas de coupure de service et d'une gratuité de six mois en cas de perte de données.

À cette même date, le fondateur de la société a également reconnu que beaucoup de clients n’avaient pas compris l’offre d’OVH en matière d’hébergement des données et de la nécessité de souscrire à une offre de sauvegarde complémentaire. Octave Klaba a alors annoncé une modification de la politique d’OVH afin d’accroître la sécurité des données et permettre une option de sauvegarde de données à tous les clients, sans aucun surcoût.

Cette annonce est cruciale car, certains clients n’avaient pas souscrit à l’offre de sauvegarde supplémentaire avant la survenance de l’incendie. Et cela peut avoir un impact sur l’indemnisation future de leurs pertes.

Ainsi, comment les clients dont le préjudice économique est lourd pourront-ils engager la responsabilité d’OVH s’ils sont contraints de ne jamais retrouver leurs données ? Autrement dit, pourront-il obtenir une indemnisation pour les pertes subies ?

La nature juridique des relations établies entre OVH, prestataire de service, et ses clients est contractuelle. Par conséquent, les stipulations contractuelles présentes au sein des conditions générales du fournisseur règlent la question de la responsabilité.

D’autre part, il existe deux grandes catégories de contrat chez ce type d’hébergeurs. On peut donc retrouver un contrat d’hébergement simple qui ne sera pas assorti de services associés ; on peut également retrouver un contrat d’hébergement avec des services ajoutés comme la possibilité de sauvegarde, de mise en place de plan de continuité ou de reprise d’activité etc.

C’est-à-dire que d’un contrat à l’autre, en fonction des options choisies par le client et des clauses rédigées entre les parties, le régime de responsabilité n’est pas le même pour OVH. À titre d’exemple, suivant la disponibilité choisie, OVHCloud dispose entre 9h (99,9%) et jusqu’à 36 jours (90%) pour rétablir les services.

Par conséquent, pour espérer intenter une action en indemnisation, la première question à se poser est de savoir quel type de contrat votre entreprise a conclu avec OVH ?

Les revenus de son activité cloud privé en hausse

En ce qui concerne les détails de l'activité, l'activité majoritaire de cloud privé de l'entreprise a augmenté de 16 % pour atteindre un chiffre d'affaires de 233 millions d'euros, tandis que la croissance rapide de ses activités américaines et asiatiques récemment créées a permis de compenser une performance plus morose en Europe, où l'impact de la le feu a été ressenti le plus vivement.


Dans le cloud public, OVHcloud a réalisé plusieurs lancements de produits et généré un chiffre d'affaires de 60 millions d'euros, en croissance rapide de 21 % à données comparables au cours du premier semestre 2021

L'indemnisation incendie était constitué de « gestes commerciaux » de 1,7 million d'euros aux clients du cloud privé et de 0,9 million d'euros aux clients du cloud public.

Géographiquement, l'entreprise admet que l'incendie l'a le plus touchée sur son territoire d'origine, la France, où sa croissance a été plus faible, à environ 9 %. Le reste de l'Europe a suivi à peu près cette ligne. Partout dans le monde, où de nouvelles divisions sont encore en mode démarrage, la croissance a été de 76 % aux États-Unis et de 30,5 % en Asie. OVHcloud a lancé son site de Singapour en 2019 et sa filiale américaine en 2017. L'international représente désormais la moitié de son chiffre d'affaires.


Situation en Ukraine

Dans le contexte géopolitique dégradé entre la Russie et l'Ukraine, le Groupe surveille en permanence ses activités en Russie, en Biélorussie et en Ukraine.

Le Groupe précise également que :
  • le chiffre d'affaires généré en Russie, en Biélorussie et en Ukraine a représenté environ 1,5 % du chiffre d'affaires du Groupe pour le semestre clos le 28 février 2022 ; le Groupe n'a de salariés dans aucun de ces pays ;
  • le Groupe n'a pas de prestataires (particuliers) basés en Ukraine ;
  • il n'a pas d'infrastructures dans ces trois pays ;
  • il n'identifie pas à ce stade de risque significatif de recouvrement des créances échues au 28 février ;
  • son exposition indirecte est limitée, tant sur les coûts de l'énergie, qui sont presque entièrement couverts au prix fixe pour l'année civile 2022 et en partie pour 2023, que sur la tension potentielle de la chaîne d'approvisionnement, atténuée par le modèle d'intégration verticale d'OVHcloud.

Source : résultats du premier semestre d'OVH

Voir aussi :

OVHcloud lance le processus d'une éventuelle introduction en bourse selon un porte-parole de l'entreprise
Capgemini et OVHcloud signent un partenariat mondial pour permettre aux organisations de mener leur transformation dans le cloud de manière sécurisée et apporter des solutions cloud robustes
OVHcloud s'associe à Orange Business Services afin d'accompagner les projets de migration et de transformation vers le cloud OVHcloud dans « une approche multifournisseur »
OVHcloud s'associe à IBM et Atempo pour offrir aux organisations européennes une solution de stockage dans le cloud souveraine et compétitive, partenariat basé sur les solutions de stockage sur bande

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Avatar de chrtophe
Responsable Systèmes https://www.developpez.com
Le 09/02/2023 à 20:16
Et ? ....
ça vous fais du bien ?
Non.

J'évoquais une co-responsabilité, d'OVH et des clients.

Techniquement, c'est une grosse connerie d'OVH d'avoir fait des backup au même endroit qu’où étaient les données sauvegardées.
Techniquement, certains utilisateurs n'étant pas informaticien utilisaient des solutions inadaptées à leur besoin (pas de sauvegarde automatique ou de réplication entre DC par défaut) que ce soit par manque de compétence, ou par manque d'investissement.

Juridiquement, ils n'ont pas respecté le contrat de fournir une sauvegarde pour les clients ayant pris cette option et pour lesquels les données n'ont pas pu être récupéré. Je trouve normal qu'ils aient été condamné pour ça sans juger du montant qui pour être juste doit dépendre objectivement du préjudice.

Après l'erreur est humaine, et en faire ça arrive à tout le monde. il faut l'assumer, et ils vont l'assumer ne serait-ce que financièrement.
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Avatar de FMJ
Membre averti https://www.developpez.com
Le 16/02/2023 à 18:59
Pour autant indemnisation est vraiment ridicule en regard du préjudice, tellement ridicule que ça en est scandaleux !
En droit français, tu as la notion de responsabilité sans faute qui peut entraîner des indemnisations à hauteur de centaines de milliers voire de millions d'euros (cf. la jurisprudence de Vingrau). Et là pour une faute patente, voire une tromperie intentionnelle, ayant entraîné des préjudices de dizaines à centaines de millions d'euros, le coupable est condamné à des clopinettes !
Drôle de justice ......
2  0 
Avatar de walfrat
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 13/02/2023 à 8:56
« La formulation "physiquement isolée" de l'infrastructure dans laquelle est mise en place le serveur VPS ne laisse aucune place au doute sur le fait que ces données seront stockées dans un espace physiquement différent du serveur où sont stockées les données principales. En stockant les trois réplications de sauvegardes au même endroit que le serveur principal, OVHcloud n'a pas respecté ses obligations contractuelles vis-à-vis de Bati Courtage. Ainsi, OVHcloud a commis un manquement contractuel à l'obligation la liant à Bati Courtage qui est ainsi fondée à demander réparation à OVHcloud des préjudices résultant de ce manquement ».
Tiens je me souvient pas avoir lu ça y'a deux ans que les sauvegardes étaient censés être "physiquement isolée", ou alors OVH considérait simplement que pas être dans la même baie ça passera devant un juge ?

Après j'ai pas trop compris, elle était où les sauvegarde ? Dans la même salle, celle d'a côté ? A l'autre bout du bâtiment ?

Sinon on peut voir que OVH n'a été condamnée que très légèrement, la promesse des "ça va couter 100M à OVH" s'envole.
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Avatar de sevyc64
Modérateur https://www.developpez.com
Le 13/02/2023 à 21:18
Citation Envoyé par walfrat Voir le message
Tiens je me souvient pas avoir lu ça y'a deux ans que les sauvegardes étaient censés être "physiquement isolée",
C'était bien marqué dans les contrats qui incluaient aussi la gestion intégrée des sauvegardes.
Et techniquement, c'est un terme qui ne veut absolument rien dire de concret, si on ne définie pas précisément ce qu'il veut dire contractuellement.

Citation Envoyé par walfrat Voir le message
ou alors OVH considérait simplement que pas être dans la même baie ça passera devant un juge ?
Techniquement, même stockées sur une lame différente de la même baie de serveurs, les sauvegardes auraient pu être considérées comme "physiquement isolées" car pas sur le même serveur physique.
Oui, l'argument aurait pu tenir !
Mais la justice a (pour une fois ?) visiblement été bien conseillée, et a considérée que dans le contexte de ces sauvegardes, même dans une pièce différente du même bâtiment ce n'était pas suffisamment "physiquement isolé".

Ceci dit, je pense qu'il y a possibilité d'appel de la part d'OVH, donc cette définition n'est pas forcément définitive

Citation Envoyé par walfrat Voir le message
Après j'ai pas trop compris, elle était où les sauvegarde ? Dans la même salle, celle d'a côté ? A l'autre bout du bâtiment ?
A priori, dans une autre salle du même bâtiment, sans plus de précision. Ceci dit comme la totalité du bâtiment a été détruit que ce soit une salle juste à coté, ou à l'autre bout du bâtiment ne change pas grand chose.
Et même si ça avait été dans un des 2 bâtiments voisins, ça n'aurait sans doute pas changé grand chose non plus, vu qu'ils ont aussi été sévèrement touchés.

Citation Envoyé par walfrat Voir le message
Sinon on peut voir que OVH n'a été condamnée que très légèrement, la promesse des "ça va couter 100M à OVH" s'envole.
Ce n'est que la première. Multipliée par le nombre de victimes, ça peut vite chiffrer.
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Avatar de chrtophe
Responsable Systèmes https://www.developpez.com
Le 17/02/2023 à 13:24
"je me souvient pas avoir lu ça y'a deux ans que les sauvegardes étaient censés être "physiquement isoléeS",
Puis :
"Et techniquement, c'est un terme qui ne veut absolument rien dire de concret, si on ne définie pas précisément ce qu'il veut dire contractuellement."
Le tribunal a motivé sa décision sur ce point :

Une analyse des documents commerciaux de la SAS OVH qui présentent l’offre de sauvegarde automatique souscrite par la SAS FRANCE BATI COURTAGE et du contrat associé à cette offre mettent en évidence que :
⦁ Nulle part le terme de « sauvegarde locale » n’est mentionné,
⦁ Nulle part il est indiqué explicitement ou implicitement que les sauvegardes seront stockées au même endroit ou dans le même datacenter que les données du serveur principal.
Bien au contraire le contrat OVH relatif à la sauvegarde automatique stipule qu’ « une sauvegarde de votre VPS (hors disques additionnels) est planifiée quotidiennement, exportée puis répliquée trois fois avant d'être disponible dans votre espace-client ».
« L'espace de stockage alloué à l'option Backup est physiquement isolé de l'infrastructure dans laquelle est mis en place le Serveur Privé Virtuel du Client »
Le terme « exportée » désigne le fait de mettre les données « en dehors de ».
La formulation « physiquement isolé de l'infrastructure dans laquelle est mise en place le Serveur Privé Virtuel du Client » ne laisse aucune place au doute sur le fait que les données de la sauvegarde seront stockées dans un espace physiquement différent du serveur où sont stockées les données principales.
Au regard de la volonté des parties lors de la signature du contrat :
⦁ la volonté de la SAS FRANCE BATI COURTAGE était de faire des sauvegardes pour mettre à l’abri les données de son serveur,
⦁ l’engagement de la SAS OVH était de « dupliquer et à mettre en sécurité les données », les «exporter, puis répliquer trois fois », dans un espace de stockage « physiquement isolé ».

Le contrat relatif à la sauvegarde automatique de la SAS OVH stipule par ailleurs qu’« OVH s'engage à apporter tout le soin et toute la diligence nécessaire à la fourniture d'un service de qualité conformément aux usages de la profession et à l'état de l'art ».
La SAS OVH produit un document d’octobre 2017 intitulé « Politique de sauvegarde » qui expose l’état de l’art de la sauvegarde et qui recommande d’effectuer 3 copies de sauvegarde des données principales dont au moins une copie sur un site externe « afin de disposer d'une ressource ultime, même si un événement catastrophique touchait le premier site ».
En tant que professionnel du stockage de données et proposant une offre de sauvegarde destinée à des entreprises, la SAS OVH ne pouvait ignorer ces usages et l’état de l’art du domaine.
Pourtant la SAS OVH considère aujourd’hui que la sauvegarde automatique proposée était une sauvegarde locale.
La SAS OVH ne s’explique pas sur le lieu de stockage des « 3 réplications » que prévoyait le contrat souscrit par la SAS FRANCE BATI COURTAGE. Selon son raisonnement, les 3 réplications et les données du serveur principal seraient toutes stockées au même endroit, dans le même datacenter.
Selon la SAS OVH, l’engagement contractuel était de réaliser des « sauvegardes locales », c’est à dire des sauvegardes stockées au même endroit que le serveur principal, dans le même datacenter. Or, stocker les données au même endroit que le serveur principal, et a fortiori, de conserver toutes les copies de sauvegarde au même endroit ne permet pas de mettre à l’abri les données, ne respecte par l’état de l’art de la sauvegarde et ne permet pas d’atteindre l’objectif fixé par le contrat.
Par ailleurs, la SAS OVH se présente comme un « leader européen du cloud » qui dispose de « 32 datacenters répartis sur 13 sites. » La SAS OVH avait donc les moyens de stocker les sauvegardes sur un autre site mais ne l’a pas fait.
La SAS OVH considère que ses contrats relèvent de l’obligation de moyens. Or l'obligation de moyens est une obligation en vertu de laquelle le débiteur doit déployer ses meilleurs efforts pour atteindre l'objectif visé. Par l’obligation de moyens, le débiteur s’engage à mettre au service du créancier tous les moyens dont il dispose pour exécuter le contrat.
La SAS OVH avait donc les moyens de stocker les données de sauvegarde dans un autre datacenter pour réaliser sa mission conformément aux règles de l’art, et à l’objectif du contrat qui est de mettre les données en sécurité, en les répliquant et les exportant dans l’intérêt de son client.
La SAS OVH soutient que la SAS FRANCE BATI COURTAGE aurait mal compris ou mal interprété le contrat relatif à la sauvegarde automatique. La mauvaise foi et le manque de loyauté de la SAS OVH sont ici patents.
L’article 1190 du Code civil dispose que « Dans le doute, le contrat de gré à gré s'interprète contre le créancier et en faveur du débiteur, et le contrat d'adhésion contre celui qui l'a proposé. »
En l’espèce, les différents contrats souscrits par la SAS FRANCE BATI COURTAGE auprès de la SAS OVH étaient des contrats établis à l’avance par la SAS OVH. La SAS FRANCE BATI COURTAGE n’a pas eu la possibilité d’en modifier les termes. Les contrats souscrits par la SAS FRANCE BATI COURTAGE auprès de la SAS OVH sont donc des contrats d’adhésion. C’est le cas en particulier du contrat relatif à la sauvegarde automatique des données, qui doit être interprété contre la SAS OVH.
En conséquence, le Tribunal dit que le contrat OVH relatif à la sauvegarde doit s’interpréter comme suit « L'espace de stockage alloué à l'option Backup est physiquement isolé de l’infrastructure dans laquelle est mis en place le Serveur Privé Virtuel du Client », c’est-à-dire dans un lieu physiquement différent du lieu de stockage des données du serveur principal.
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Avatar de chrtophe
Responsable Systèmes https://www.developpez.com
Le 20/02/2023 à 20:33
Ainsi la LOI trouve une différence entre les contrats proposés par le vendeur et les contrats proposés par l'acheteur !
Tu n'as pas bien lu ou pas bien compris.

Un contrat est soit de type gré à gré : càd un contrat négocié entre les deux parties, ou soit de type par adhésion : càd défini d'avance par une des deux parties, l'autre acceptant d'y adhérer ou non. Le tribunal rappelle par l'article que "Dans le doute, le contrat de gré à gré s'interprète contre le créancier et en faveur du débiteur, et le contrat d'adhésion contre celui qui l'a proposé. " et rappelle enfin que le contrat est par adhésion, car défini d'avance par OVH et non modifiable par le client.

Il me parait normal que le doute bénéficie à celui qui n"a pas écrit le contrat si il ne peut pas en modifier le contenu avant signature, comme la loi le prévoit du coup.
Concrètement OVH a prétendu devant le tribunal que les sauvegardes n'étaient que locales, or ce n'est pas précisé dans le contrat (ni que ce n'est pas local), comme c'est un contrat d'adhésion, le doute bénéficie donc au client. Et le tribunal rajoute qu'OVH avait les moyens de faire une sauvegarde réellement hors site et qu'ils n'ont donc pas respecté leur obligation de moyens.

pour moi, il y en a 3 fois trop, mais effectivement si nos juridictions en sont là pour décider nous manquons de magistrats
A la base le demandeur demandait plus de 6 millions d'euros, donc je trouve pas qu'il y en ai trop.
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Avatar de Dominik94
Membre habitué https://www.developpez.com
Le 09/02/2023 à 18:01
OVHcloud vient d’être condamné pour la première fois à la suite de cet incendie. Le Tribunal de commerce de Lille a en effet donné (en partie) raison à Bati Courtage. Cette société de courtage en travaux, cliente de l’hébergeur roubaisien, avait perdu ses données dans l'incendie, quand bien même elle avait souscrit à un service de sauvegarde. Sans avoir connaissance du fait que les sauvegardes étaient stockées au même endroit.
https://web.developpez.com/actu/3414...s-le-sinistre/
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Avatar de archqt
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 11/02/2023 à 11:18
Sauvegarder ailleurs c'est de la logique même.
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Avatar de chrtophe
Responsable Systèmes https://www.developpez.com
Le 13/02/2023 à 18:31
Après j'ai pas trop compris, elle était où les sauvegarde ? Dans la même salle, celle d'a côté ? A l'autre bout du bâtiment ?
Dans une partie annexe probablement, mais il a été juridiquement considéré comme pas assez isolé, vu qu'OVH a été condamné.
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Avatar de byrautor
Membre éclairé https://www.developpez.com
Le 17/02/2023 à 10:02
Je lis :
"je me souvient pas avoir lu ça y'a deux ans que les sauvegardes étaient censés être "physiquement isoléeS",
Puis :
"Et techniquement, c'est un terme qui ne veut absolument rien dire de concret, si on ne définie pas précisément ce qu'il veut dire contractuellement."

Si "physiquement isolées" ne veut rien dire il ne faut plus écrire en français.
Combien de lignes faut-il écrire pour redéfinir le terme "physiquement" et l'autre terme "isolées" !
Et des contrats de 200 pages !
On est bien dans le pathos juridique d'aujourd'hui qui mène la société à l'Anarchie sous ces formes les plus organisées.
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