En guise de rappel, le ministre des Finances Bruno Lemaire avait annoncé à l’occasion de la conférence Criteo IA Labs ténue à Paris le 3 octobre que la France a engagé les sociétés Dassault Systemes et OVH pour élaborer des plans visant à briser la domination des entreprises américaines en matière de cloud computing. « … nous voulons construire un cloud digne de confiance pour stocker les données les plus sensibles de nos entreprises », avait-il déclaré, ajoutant que le projet serait réalisé au niveau franco-allemand dans un premier temps et éventuellement au niveau européen ultérieurement.
Début décembre, Scaleway, acteur majeur dans la fourniture des services cloud en France, déclare que le cloud souverain n'est pas crédible et abandonne le projet GAIA-X. Un projet de développement d'une infrastructure de données compétitive, sécurisée et fiable pour l'Union européenne. « Nous n'avons pas de temps à perdre à jouer aux échecs... ni l’envie de prolonger le statu quo. Les premiers mois du projet GAIA-X ont été caractérisés par une importante incompréhension quant à sa portée et ses objectifs : certains l'ont décrit comme un "Airbus du cloud", d'autres ont pensé qu'il opérerait un "cloud souverain", d'autres encore parlaient d'une ''fédération d'offres de cloud'' », indique le PDG de Scaleway, Yann Léchelle, PDG de Scaleway.
En octobre, le géant Français de la défense, Thales, et Google ont annoncé la création d'une nouvelle entreprise commune pour offrir un service de cloud souverain en France. « En adressant à la fois les aspects techniques et juridiques du label “cloud de confiance'' du gouvernement français, cette approche illustre notre compréhension commune des enjeux et bénéfices du cloud pour les entreprises et institutions françaises, et la volonté de collaborer étroitement et concrètement, en France, pour créer des conditions favorables à l’innovation, de façon ouverte et autonome », avait déclaré Samuel Bonamigo, Vice President EMEA South, pour Google Cloud.
Thales a annoncé cette nouvelle collaboration avec Google Cloud indiquant qu’elle accélérera la capacité des entreprises à migrer en toute sécurité des données sensibles entre des infrastructures informatiques à base de clouds publics, hybrides et privés. « Ensemble, les deux sociétés offriront de nouvelles fonctionnalités permettant aux équipes de sécurité des entreprises de posséder et de contrôler leurs clés de chiffrement tout en contribuant à répondre aux exigences réglementaires accrues, le tout en supportant des environnements de travail de plus en plus répartis », a indiqué l’entreprise française sur son Site officiel.
Alors que certaines personnes voient en cet acte l’idée de vouloir favoriser les entreprises Françaises en plus d'avoir un cloud souverain à terme, pour d’autres par contre, on assiste simplement à une autre théorie du complot. « … au bout du compte on va encore se faire avoir, comme à chaque fois avec le ‘’ricains’’. On n’a pas besoin d'eux, on peut tout faire nous même !!! », déclare un membre du club DVP, visiblement pas content des accords avec les entreprises américaines. « Franchement sur ces histoires de cloud il faut arrêter avec les théories du complot de "faire le jeu des acteurs américains", si vous faites un appel d'offres dans les règles il y a juste 0 % de chances que ce soit OVH ou Scaleway qui décroche le contrat »
Et vous ?
Quel est votre avis sur le sujet ?
Selon vous, peut-on affirmer sans risque de se tromper, que le cloud souverain n'est pas un projet crédible ?
Peut-on parler de cloud souverain dans la perspective d'une collaboration avec des fournisseurs de cloud ameraicain ?
Voir aussi :
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